La méthode « tomate » est assez géniale à la fois pour favoriser la concentration et lutter contre la procrastination. Oui, vous savez bien, cet art délicat de toujours remettre à plus tard une action qui nous demande trop d’énergie, quels qu’en soient les bénéfices !
Ne vous trompez pas, c’est une méthode très sérieuse utilisée par des millions de personnes dans le monde…
Au départ, elle est issue de l’italien « pomodoro » (tomate, donc) et fait référence à la forme d’un minuteur de cuisine (le truc pour cuire les œufs ou ne pas oublier un gratin).
Ce qu’il y a de génial avec cette méthode, c’est que vous allez passer un contrat avec vous-même. Très simple : juste vous consacrer entièrement, pendant quelques dizaines de minutes, à une tâche.xx
Peu importe le résultat attendu ou obtenu. Seul importe l’obligation de focus maximum sur une seule action pendant le temps fixé.
La méthode tomate
Traditionnellement, d’après «l’inventeur » de la méthode, l’italien Francesco Cirillo, on commence par définir une plage de 25 minutes de travail.
Ce n’est pas la mer à boire, n’est-ce pas ?
25 mn :
- à ranger les outils ou le stock,
- à saisir sa comptabilité,
- à relancer ses clients,
- à réfléchir à sa stratégie pour les mois à venir,
- à travailler sur un article de blog. Ben oui, évidemment, j’utilise, la méthode tomate !xx
Francesco Cirillo avait utilisé cette méthode quand il était étudiant, puis l’a appliquée et développée dans son job (la création logicielle), puis l’a promue dans le monde entier.
Concrètement, l’idée est de faire rapidement de la place sur son bureau ou atelier, de supprimer les sources de distraction, de définir une tâche – ou une série de tâches similaires – à accomplir, et de lancer le minuteur.
Puis, quand il sonne, de prendre une courte pause (5 minutes).
Et recommencer.
Au bout de 4 tomates, on prend une pause plus longue (15 à 30mn).
Une méthode pensée pour le cerveau de l’homo sapiens sapiens
La méthode est futée, car elle repose sur plusieurs aspects du fonctionnement de notre cerveau, qui se sont construits au cours des millénaires d’évolution (et sont toujours là aujourd’hui !) :
L’attention dépense énormément d’énergie
Le cerveau consomme ≈ 20 % de notre énergie, alors qu’il ne représente que 2% de la masse de notre corps.
En particulier, passer d’un « mode » à un autre lui demande une dépense d’énergie importante (qu’on soit un homme ou une femme !). Par exemple, lire puis s’interrompre pour passer un coup de fil, puis rédiger un devis puis aller nettoyer la machine à café forment un enchainement de tâches qui ne font pas appel aux mêmes structures cérébrales.
Alors que se focaliser sur un et un seul mode d’action (exemple lire de la documentation et prendre quelques notes) économise de l’énergie.
C’est la base de la méthode…
La « récompense » incite à commencer…
Voyons, après 25 mn de travail, il y aura une petite pause : on imagine un café, sortir dans la cour voir le temps qu’il fait et prendre quelques profondes inspirations, une petite série de pompes ou de tractions, un mini coup d’œil sur les réseaux sociaux… Ca incite à commencer !xx
Or, le plus dur, c’est de commencer : une fois lancé·e dans le pomodoro, l’énergie nécessaire pour maintenir l’attention est comparativement faible, surtout si vous avez bien pris soin de « vous débarrasser » de tout ce qui peut interrompre votre concentration : smartphone, internet – sauf si vous faites des recherches – collègues, chat, magazines auto ou voyages dans le champ visuel…
Il se peut même que vous entriez dans le « flow ». Ce terme anglais désigne un état où on est tellement concentré·e sur la tâche en cours, et finalement tellement heureux·se de la faire, que l’on ne voit plus le temps passer…
Sinon, on sait que cela finira très bientôt… 25 mn, c’est court !
Se voir progresser est irrésistible
le plus important n’est-il pas d’engager une action et d’y consacrer le meilleur de nous-mêmes ?
La méthode est gratifiante sur ce point. En effet, on a bien conscience que pendant le temps qui passe, rythmé par le doux tictac du timer, on donne ce meilleur.
Peu importe alors si on n’arrive pas au but recherché, la sensation de progression est motivante.
Que faire si une pensée surgit, qui n’a rien à voir avec l’action en cours ?
Se munir d’un calepin ou d’un paquet de post-it :
xx
- Envie de regarder mes mails pour voir si machin m’a répondu ? non, je respire, je note « pause = mail machin » et je reviens à ma tâche ;
- Idée géniale sur comment je devrais réorganiser le rangement de ma compta ? ok, je note vite fait l’essentiel de l’idée, et je reviens à ma tâche ;
- Je n’ai plus de moutarde ! Hou le vilain cerveau ! Mais non, pas question de me laisser aller, j’écris « moutarde » sur un post it, je le colle derrière moi, puis je reviens à ma tâche.
L’idée générale, vous l’avez compris, est de permettre à notre cerveau de se concentrer, ce qu’il ne pourra pas accomplir si une idée parasite lui trotte dans la tête. En écrivant cette idée, on le(se) rassure.xx
En conclusion
De nombreuses études montrent que l’on est bien plus productif en travaillant par séquences entrecoupées de pauses qu’en travaillant en continu.
C’est une question de cycle d’énergie.
Vous avez intégré, n’est-ce pas, que notre cerveau est un grand dévoreur d’énergie…
Cela permet de maintenir l’attention et la créativité, nécessaires dans tous les métiers, manuels ou intellectuels.
En permettant de se focaliser sur une action pendant un court laps de temps, la méthode améliore aussi notre concentration et donc notre productivité. Il y a une relation directe entre l’une et l’autre…
Essayez donc de comparer les résultats concrets d’un pomodoro et de 25 mn passées à papillonner d’une chose à une autre. Vous serez vite convaincu·e !
Bien des choses sont encore à dire sur la méthode… Testez-la, on en reparlera…
Racontez-nous vos trucs ou votre expérience en commentaire…
Au plaisir de vous lire (et d’écrire pour vous).
Pas et Xris
6 rĂ©flexions au sujet de “Etre plus efficace avec une tomate”