Ma meilleure recette pour les cookies -1/2

On les voit partout sur le web… Pas moyen de visiter un site – marchand, gouvernemental, ou même le blog sur les chats de tante Adèle, qui ne badine pas avec la réglementation – sans appuyer sur « oui, j’accepte les cookies » !
Mais faut-il accepter les cookies numériques ? Quelle implication, quels risques ? Et d’abord, c’est quoi ces cookies ? comment ça fonctionne ?
Voilà les sujets abordés dans cet article, qui met surtout l’accent sur le point de vue de l’utilisateur web.

Oubliez les sucreries, c’est plutôt épicé ! En effet, le cookie est un court fichier texte enregistré sur notre ordinateur / tablette / smartphone par le navigateur internet (Mozilla, Edge, Safari, Chrome, Brave…) suite à la visite d’une page web.

Concrètement, ça ressemble à ça —>

Il contient des informations comme, par exemple, les pages que nous avons consultées, les produits que nous avons ajoutés à votre panier, ou encore nos préférences de langue. Il permet de donner une « mémoire » à notre navigation internet.
La durée de stockage de cette information est de quelques minutes à plusieurs années… Le cookie permet ainsi aux sites web d’identifier un utilisateur qui revient sur le site des mois ou des années plus tard…

 Notre navigateur est capable de stocker au moins 300 cookies, dont 20 pour un même serveur ou site.

Pour l’origine du nom « cookie », direction notre lexique
Une explication complémentaire est souvent apportée, avec la référence aux « magic cookies » (gâteaux « épicés » aux vertus euphorisantes des geeks des années 70) ou aux « fortune cookies » (desserts surprises accompagnés d’un message dans la culture asiatique).

Vanille, noix de pécan, myrtille ?

Presque ! Il y en a de plusieurs sortes, et ça se combine…

Différents parfums…

Goût framboise = les cookies fonctionnels, qui assurent la fluidité et le fonctionnement efficace de notre visite sur le web ; les pages s’affichent rapidement et dans la bonne langue, on ne perd pas le contenu d’un formulaire si on ferme la page par erreur…

Sans goût : les cookies analytiques (ou de mesure d’audience), qui indiquent au gestionnaire d’un site (au travers d’un outil d’analyse souvent « externe ») d’où viennent ses visiteurs, sur quels liens ils cliquent et combien de temps ils restent sur une page, par ex.

Goût piment : les cookies de suivi, qui permettent de nous suivre à la trace lorsque nous surfons de site en site…

Différentes farines

Artisanale bio

Ce sont les cookies temporaires (ou « de session »), qui sont supprimés de notre appareil lorsque nous fermons notre navigateur. Ils n’ont pas de date d’expiration.

Industrielle à chimique pleine de pesticides

Il s’agit des cookies persistants, avec date. Ils restent stockés sur notre appareil jusqu’à ce qu’ils expirent ou que nous les supprimions.
Spécifier une date d’expiration lointaine est un moyen pour que le cookie reste très très longtemps sur un terminal numérique si aucune procédure n’est effectuée pour l’effacer…

Différentes qualités

Cookies « maison »

Créés par le site internet visité, ils stockent de l’info (habitudes, identification…) mais la garde pour eux… On les appelle souvent cookies « première partie ».

Cookies « grande distribution »

Les sites web contiennent des informations provenant de différentes sources. Par exemple, sur une partie d’une page de jolisitemarchand.com (ne cliquez pas, c’est un nom « de domaine » inventé), il y a souvent des publicités ou des « objets » qui proviennent d’un autre « nom de domaine » que de jolisitemarchand.com.

C’est là que se trouvent les cookies « tiers ».

Pour en savoir plus sur l’emprise des « GAFAM »
(Google – Apple– Facebook – Amazon – Microsoft)
dans nos vies, vous pouvez lire
notre article « Dé-google-iser internet ?« 

Ils sont placés par les annonceurs publicitaires ou les outils statistiques du site, soit majoritairement Facebook (Méta) et Google mais aussi le fournisseur de newsletter ou « tunnel de vente » du site, par exemple.

Si rien n’est fait pour les empêcher, les cookies publicitaires suivent nos moindres « faits et gestes » au cours de notre navigation en ligne, jour après jour, récupérant une quantité énorme de données, afin de créer des « profils utilisateurs », puis prédire notre futur comportement : cela leur permet de nous proposer de la publicité ou des contenus ciblés.

Gober ou se priver des cookies numériques ?

On l’a compris, les cookies tracent notre comportement en ligne, nos habitudes de consommation, nos recherches, nos déplacements…

3 caméras de surveillance sur un mur

Tant que c’est pour faciliter notre navigation web, tout va bien…

Mais s’il s’agit de créer de nous un « profil » pour afficher des publicités de voyage au Mexique lorsque nous avons consulté des pages sur ce sujet… On peut alors balancer entre trouver ça intéressant, et trouver que ça ressemble à une atteinte pas très sympa à notre vie privée…

Et si c’est pour nous proposer des sujets liés à un parti politique parce que l’analyse de nos données par un des majors de l’internet suggère que si on souhaite voyager au Mexique et qu’on écoute souvent les vidéos de tel ou tel influenceur, on pourrait peut-être être avec un petit coup de pouce voter pour ce parti, là, je pense que vous conviendrez que c’est carrément non !

1- Le tour de main pour bloquer ou supprimer

Or les cookies de pistage peuvent facilement être supprimés :

  • la plupart des navigateurs incluent une fonctionnalité de suppression automatique des cookies persistants à la fermeture de l’application ;
  • ou bloquent les cookies (et les pubs) dès le départ, sauf exception ciblée pour certains sites ;
  • la fonction de navigation privée de notre navigateur ne laisse passer que les cookies fonctionnels ;
  • des outils tels que Ghostery (disponible pour tous les navigateurs) permettent de bloquer cookies et pubs.

2- Le bon régime

Quel comportement avoir face à la bannière de cookies ?

Il n’est pas nécessaire de se soucier des cookies de sessions (fonctionnels) qui facilitent notre navigation. Souvent, on ne peut pas les décocher, c’est normal et légal ;

Partie d'une bannière de cookies quand on clique sur le bouton de paramétrage (ou de choix)

Si notre navigateur bloque les autres, nous pouvons cliquer sur « oui » ou « j’accepte » ou « tout autoriser », mais seulement après avoir regardé sur quoi nous cliquons. En effet des petits malins de cybercriminels, surfant sur notre habitude de cliquer sans regarder ont inventé des fausses pop-up de cookies… Gare au désastre !

Par contre, si notre navigateur n’est pas sécurisé et si nous n’avons pas de VPN (qui masque notre emplacement et l’adresse IP de votre appareil), il est fortement recommandé de choisir, comme l’impose la législation, notre régime de cookies :

  • oui, éventuellement, aux cookies statistiques qui permettent aux producteurs de contenu web d’analyser anonymement vos actions sur leur page pour vous proposer de meilleurs contenus (je prêche un peu pour ma paroisse…).
    En même temps, c’est aussi pour empêcher ces analyses par Google (via Google analytics) que le RGPD a été créé !
  • non aux cookies tiers, sauf si nous aimons les publicités ciblées et les contenus suggérés…

3- Repérer les ingrédients de mauvaise qualité

Comment faire un état de notre traçage ? C’est relativement simple d’aller voir quels cookies sont déposés dans notre navigateur par les sites web :

  • direction les paramètres du navigateur et le sujet confidentialité et/ou sécurité. On peut accéder aux cookies de chaque nom de domaine.
    Vous trouverez la procédure précise dans la doc de votre navigateur…
  • sinon, on peut aussi, avec la plupart des navigateurs, cliquer avec le bouton droit de la souris quelque part dans une page web et sélectionner « Inspecter », puis dans « Application », choisir la section « Stockage » à gauche et, en développant l’arborescence du stockage, cliquer sur « Cookies »: on peut alors voir la liste des cookies actifs sur cette page, avec leur « domaine » et leur date d’expiration…
Exemple de repérage des cookies sur une page web

Résumé de la recette

Les cookies numériques sont pratiques, ils permettent de donner une « mémoire » à notre navigation sur internet. Mais ils ont donné le jour à toute une industrie de profilage, de publicité et d’influence, avec un avantage net au bénéfice des géants de l’internet, qui ont plus d’un tour dans leur sac pour traquer nos comportements. Ils se font des fortunes avec nos données, mais, en échange, pour l’instant, nos comptes Facebook ou nos recherches Google sont gratuites…

La meilleure option est de bien choisir et paramétrer son navigateur web et de rester attentif.ve.
Attention, à force de cliquer « oui » ou « j’accepte » sur le bandeau cookies, on pourrait cliquer sans faire attention sur une pop-up de hacker… Par contre, bonne nouvelle, le risque de cyberattaque via un cookie est très faible, même si c’est potentiellement possible…


Est-ce clair pour vous ? Partagez avec nous votre vécu : avez-vous une manière bien à vous de traiter les cookies ? avez-vous eu de mauvaises ou bonnes expériences ? Dites-le-nous en commentaire…

Au plaisir de vous lire (et d’écrire pour vous).

Pascale & Christine

>>> quelques liens vers des ressources supplémentaires sur les cookies numériques
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