Exemple de RSE pour une association médico-sociale

Vous entendez parler de démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises) lors de rendez-vous professionnels, ou en étant questionné par votre chambre consulaire préférée… Comment faire ?

Je vais vous raconter ce qui a été mis en place dans l’association où je travaillais. Ce n’est pas parfait, mais c’est déjà un premier pas important !

Posons le décor RSE…

RSE (définition du ministère de l'économie)

La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) également appelée responsabilité sociale des entreprises est définie par la Commission européenne comme l'intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes*.

*Partie prenante

Acteur individuel ou collectif (groupe ou organisation), directement ou indirectement concerné par une décision ou un projet. Ses intérêts peuvent être affectés positivement ou négativement à la suite de l'exécution ou de sa non-exécution de la décision ou du projet. 

Pourquoi ce concept de responsabilité ?

Le principe est que le fonctionnement des activités économiques (entreprises, associations, collectivités locales…) a des effets visible et concrets sur la société, la vie des êtres humains et des autres êtres vivants…

Exemples :

  • un employeur a un impact sur le bien être de ses salariés par le niveau de couverture sociale supplémentaire qu’il peut leur proposer, le type de management dans l’entreprise, les actions de formation proposées…
  • une entreprise va faire des choix de fournisseurs ou du lieu d’implantation de ses unités de productions, avec des impacts énergétiques ou sur le travail des enfants dans un pays en développement, par exemple ;
  • plusieurs artisans peuvent avoir des impacts environnementaux complètement différents selon leur choix des matières premières, leur pratique du recyclage des déchets, leur mode de déplacement….

Pour le parlement, il ne suffit donc pas que l’entreprise respecte la législation ou les conventions collectives pour être « responsable ». La responsabilité va plus loin : « la RSE est un processus destiné à intégrer les préoccupations en matière sociale, environnementale, éthique, de droits de l’homme et des consommateurs dans les activités commerciales et la stratégie de l’entreprise, en collaboration étroite avec les parties prenantes (fournisseurs, clients, sous-traitants…) » .

Depuis quand et pour qui une démarche RSE est-elle obligatoire ?

L’obligation de rapport RSE  a été instaurée en France en 2001. Cette obligation ne concernait, à l’origine, que les entreprises cotées en Bourse. En 2011 (vous souvenez-vous du Grenelle de l’environnement ?), l’obligation a été étendue aux entreprises importantes : >100 M€ de chiffre d’affaires et 500 salariés, mutuelles, coopératives agricoles, établissements de crédit… En parallèle, les collectivités publiques importantes (Régions, Départements, Communes et groupement de Communes > 50 000 hab.) ont aussi eu le même genre d’obligation, sous forme d’un rapport annuel de développement durable.

Vous comprenez que les petites entreprises et associations ne sont pas tenues de publier des informations relatives à leur performance sociale et environnementale. Mais nombreuses sont celles qui s’engagent et investissent pour améliorer leur impact sociétal et environnemental !

Une démarche volontaire pour les petites structures

Le législateur a incité, en parallèle, à une démarche volontaire des entreprises.

En plus d’assumer sa responsabilité pour un monde vivable et accueillant pour nos enfants, la RSE est un outil formidable pour générer des économies, notamment en terme énergétique et de diminution de gaspillage…
C’est aujourd’hui une démarche recherchée par les clients et adoptée, à coup sûr, par votre meilleure concurrence !

En pratique, prendre en compte la RSE, ça veut dire quoi ?

Hé bien, c’est une bonne idée de commencer par faire un point sur les actions menées (ou pas), et les orientations prises (ou pas), par la structure. Il s’agit de détecter les impacts et enjeux de l’activité sur les êtres humains et la planète (vous entendrez parler d’enjeux « sociaux, sociétaux et environnementaux »).

Cela incite les entreprises à échanger en interne ou avec leur entourage professionnel.
Et surtout à mesurer
Or mesurer quantité d’énergie, de polluants, d’équivalent CO2, de bonheur… -, c’est prendre conscience. Le premier pas vers l’action… 

Comment lancer une démarche volontaire de responsabilité sociétale ?

Informez-vous…

Vous pouvez vous appuyer sur des groupes de travail et des référentiels existants en fonction de votre secteur d’activité.
Vous les trouverez notamment dans la plateforme développée par France Stratégie pour promouvoir la RSE. Elle propose de l’information pour la labellisation RSE des TPE et PME.

Puis piochez, dans les axes de travail RSE, ceux qui vous interpellent le plus

  • les modes de décision, la stratégie et le management
  • l’environnement de travail et l’épanouissement humain
  • les impacts sur la nature
  • l’équité et la transparence vis à vis des clients, fournisseurs et concurrents
  • l’impact sur le territoire et ses acteurs

Vous pouvez alors creuser particulièrement les sujets qui vous tiennent à cœur ou collent bien aux réalités de votre entreprise.

4 grandes étapes à ne pas rater

Ensuite, déroulez la démarche :

  1. réaliser un diagnostic des pratiques de l’entreprise en identifiant bien les acteurs impactés, internes ou externes, qui seront, idéalement, associés à la démarche ;
  2. définir quelques priorités et mettre en œuvre des actions concrètes et mesurables (avec des objectifs à atteindre) ;
  3. programmer un point régulier d’avancement des actions : où en est-on de l’objectif ? intérêt de l’action ?
  4. en fonction de ce qui fonctionne ou pas, réajuster : réduire ou augmenter l’ambition, tester de nouvelles solutions, inscrire sans le quotidien ce qui a été testé et qui marche, etc. C’est ce qu’on appelle « l’amélioration continue »…

Bravo, vous êtes désormais un ou une entrepreneur·e engagé·e !

Voici un exemple de démarche RSE pour une association

Dans l’association d’accueil d’enfants handicapés où je travaillais, nous avons intégré la RSE dans notre projet d’établissement en 2020, sous l’impulsion de notre principal financeur.
Figurez vous que je ne savais pas de quoi il s’agissait avant…

J’ai mis en place un groupe de travail sur la thématique « développement durable » (en fait, les impacts sur la nature…) regroupant différents niveaux hiérarchiques, métiers et sensibilités de l’entreprise, et seulement composé de salariés. Les autres parties prenantes (enfants et parents des enfants accueillis par l’établissement, fournisseurs, tutelle…) n’ont pas été consultées au départ.

Après un temps d’autodiagnostic, nous avons proposé des actions à la direction. Nous nous sommes appuyés sur le référentiel publié par Agence nationale d’aide à la performance (ANAP), spécialisée dans le secteur social et médico-social.
Il propose de travailler 7 enjeux :

  • améliorer l’efficacité énergétique et le recours aux énergies renouvelables,
  • réduire des émissions de gaz à effets de serre
  • préserver les ressources en eau
  • développer la mobilité durable
  • prévenir et gérer ces déchets
  • préserver la biodiversité
  • achats responsables

Sincèrement, je pense que vous aussi, vous pouvez vous questionner sur ces points et trouver des réponses concrètes. Quand on aborde d’autres points comme les conséquences de nos activités à l’autre bout de la planète ou la sérénité et l’épanouissement de nos collègues, c’est bien plus compliqué !

Quelques résultats concrets

Je suis assez fière d’avoir pu convaincre la direction d’envisager plusieurs actions qui n’étaient pas gagnées d’avance :

  • concernant les énergies et l’eau : tout d’abord, mesurer et comptabiliser, en euros et en volume, nos dépenses. Et mener des actions concrètes et simples avec les salariés et le personnel d’entretien ; au passage, on a pu détecter des fuites d’eau inconnues et détecter que certaines clim restaient allumées tout le week-end !
  • réaliser un bilan carbone (avec l’aide d’un consultant spécialisé financé par des fonds de formation) pour mesurer l’impact de notre activité  et prioriser les actions ;
  • établir la liste de l’ensemble des déchets issus de notre fonctionnement, afin de réfléchir à comment les diminuer plutôt que comment s’en débarrasser. Et aussi privilégier des fournisseurs nous proposant le recyclage de nos déchets ;
  • viser une gestion « zéro papier » ;
  • adhérer à un groupement d’achat labellisé RSE.

Pour en savoir plus sur les groupements d’achats …

Bien sûr, nous avons aussi sorti l’artillerie classique aujourd’hui (mais toujours à rappeler) : sensibilisation des salariés aux petits gestes, panneaux solaires, véhicules électriques, achats de proximité et dans l’économie circulaire, facilitation du covoiturage, recyclage, critères stricts pour l’achat de produits…

Bilan

Le travail en équipe sur ce sujet a rapprochés et motivés l’ensemble des collègues. Il n’est pas nécessaire d’avoir de gros moyen pour mettre en place la démarche RSE. La curiosité et l’ouverture d’esprit sont primordiales, et parfois le bon sens à du sens !—-


A retenir…

Vous lancez votre business ? Mon conseil est d’intégrer tout de suite la RSE, soyez créatif·ve, faite partie des acteurs économique qui pensent l’entreprise et la société autrement,….

Vous êtes en activité, un peu bousculé par ce drôle de monde ? Profitez-en pour engager votre RSE, cela vous motivera et vous permettra de fidéliser clients et salariées. Il y a fort à parier que ce soit indispensable sinon obligatoire dans les mois à venir…

Nous complèterons dans un article futur… N’hésitez pas à nous faire part de votre expérience.
Au plaisir de vous lire (et d’écrire pour vous)

Pas et Xris

>>> pour approfondir

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