Vous avez un projet qui vous tient à cœur, vous avez envie de retrouver de l’harmonie dans votre vie professionnelle, de réaliser un rêve, bref, vous vous sentez prêt à sauter le pas, quitter votre emploi et commencer une nouvelle aventure.
C’est quelque chose qui se murit, qui se travaille, et qui fait peur, notamment en raison de la perte de revenu que cela suppose et du lot d’incertitudes sur le futur… Mais mon conseil est le suivant : n’attendez pas d’avoir 53 ans – comme moi – pour foncer : même s’il n’est jamais trop tard pour être heureux, il n’est jamais trop tôt pour concrétiser ses rêves.
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Le meilleur moment pour planter un arbre, c’était il y a 20 ans ;
Proverbe chinois
le deuxième meilleur moment, c’est maintenant !
Moi, en plus, j’étais scotché à mon job par un employeur qui me refusait une rupture conventionnelle, qui permet de quitter son emploi en ayant le bénéfice d’allocation chômage, bien utile pour se lancer dans un projet.
Alors, j’ai cherché, et grâce à une amie (que je ne remercierais jamais assez) qui travaille à Pôle emploi, j’ai trouvé une nouvelle possibilité : la démission reconversion.
Qu’est-ce que la démission reconversion ?
Cette solution, créée par la loi « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel » fin 2019, rend accessible une démission. Plus besoin de l’autorisation de son patron pour se lancer dans un projet de reconversion : suivre une formation qualifiante (dresseur de chien, responsable cybersécurité, formatrice en permaculture…) ou créer / reprendre une entreprise. Tout cela en touchant l’ARE (Allocation d’aide au retour à l’emploi) dès la démission. Oui ! C’est possible !
La marche à suivre…
Êtes-vous éligible ?
Pour pouvoir bénéficier de ce dispositif, il faut :
- être salarié en contrat à durée indéterminée de droit privé ;
- justifier de 5 ans d’activité continue chez un ou plusieurs employeurs ;
- avoir un projet de reconversion professionnelle préparé et reconnu comme étant réel et sérieux.
Concernant le dernier point, c’est une démarche qui peut prendre du temps.
Afin de vous aider, il existe des organismes d’accompagnement notamment pour la création d’entreprise ou encore celles d’association (si vous êtes dans le secteur de l’ESS – économie sociale et solidaire – par exemple).
Si vous êtes éligible, il va falloir respecter un processus pour pouvoir bénéficier de l’indemnisation de pôle emploi avant de démissionner.
La démarche de démission reconversion doit être faite avant de démissionner. Et vous devez attendre le retour de la commission d’examen de votre dossier avant de démissionner.
Préparer son projet avec un organisme agrée
La première étape obligatoire est de solliciter un « Conseil en Evolution Professionnelle » (CEP) auprès d’un organisme agrée.
En pratique, vous allez rencontrer un professionnel de la reconversion qui va vous écouter d’abord pour comprendre et connaitre votre projet. Ensuite il va vous fournir des pistes pour trouver de l’aide à la création de votre projet. C’est gratuit ! Et totalement confidentiel.
Et enfin quand votre projet commence à voir le jour, il va vous aider à finaliser votre demande auprès de la commission qui va trancher sur votre dossier.
arma minantium impetus frangerentur.
Attention : son avis va compter dans l’étude de votre dossier de démission reconversion.
Dans mon cas (création de la bouée), j’ai choisi l’APEC (association pour l’emploi des cadres). La personne que j’ai rencontrée plusieurs fois m’a proposé des ateliers pour déterminer mon profil de créatrice d’entreprise et vérifier la faisabilité de mon projet. Elle a été de super bon conseil.
En parallèle, j’ai débuté un coaching création avec la BGE (boutique de gestion des entreprises), pris en charge par mon CPF (compte personnel formation).
Je suis aussi suivie par la chambre des métiers.
Tous ces conseils et accompagnements sont des mines d’or ! En particulier, si vous trouvez, comme moi, une personne qui vous pousse dans tous vos retranchements et vous aide à penser « hors du cadre », vous avez tiré le gros lot !
Argumenter pour un dossier sérieux
Il existe deux dossiers à remplir, selon le cas :
- projet de reconversion avec pour but le suivi d’une formation,
- projet de reconversion pour création ou reprise d’entreprise,
Quand vous remplissez votre dossier, ayez en tête que pôle emploi ne veut pas financer de nouveaux chômeurs, il faut donc montrer que votre projet tient la route, qu’il est faisable, viable et qu’il vous permettra d’en vivre….
Chacun de ces dossiers nécessite un travail important sur les points suivants :
Formation | Création ou reprise d’entreprise |
démarches engagées, motivations | motivations |
projet et objectifs | projet |
compétences utiles à la réussite du projet | compétences utiles à la réussite du projet |
compétences à acquérir | compétences à acquérir |
connaissance du métier envisagé et démarche effectuées pour en appréhender les enjeux | caractéristiques et perspectives du marché de la future entreprise (analyse de marché, de clientèle, de concurrence) |
formation envisagée | financement et viabilité financière de l’entreprise |
perspectives d’emploi à l’issue de la formation | autre moyens nécessaire : technique, humain |
forme juridique envisagée | |
démarches effectuées auprès d’experts |
Six mois pour démissionner
Quand votre dossier est prêt et validé par votre Conseil en Evolution Professionnelle (CEP), vous le déposez auprès de la commission de validation.–
À ce stade, votre démarche est encore totalement confidentielle. Votre employeur n’a pas à en avoir connaissance si vous ne le souhaitez pas !
La commission dispose d’un délai de 2 mois pour se prononcer sur le caractère réel et sérieux de votre demande.
Au retour de la décision, si elle est positive, vous disposez alors de 6 mois pour démissionner et vous inscrire à pôle emploi.
Les textes précises que Pôle emploi « étudiera alors votre demande au regard de l’ensemble des conditions requises ». Rassurez-vous, si votre projet a été validé par la commission, aucune raison d’essuyer un refus…
Vous bénéficierez alors de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) dans les mêmes conditions que les autres demandeurs d’emploi.
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Voilà, maintenant vous avez les cartes en mains.
C’est vraiment une chance de pouvoir bénéficier de cette aide / accompagnement de l’État qui va vous donner un espace de respiration et vous permettre de passer à l’action pendant 2 ans à 3 ans maximum (selon votre âge, et si la législation ne change pas…).
Nous espérons que cet article vous a plu. Dites nous en commentaire ce que vous aimeriez changer dans votre vie pro et comment vous comptez vous y prendre…
Au plaisir de vous lire (et d’écrire pour vous).—
Pascale & Chritine
Pour en savoir plus :
- Lien vers le site officiel gouvernemental : ici
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